Exposition [ Contre Nature #1 ]

Contre Nature #1 est une proposition faite aux spectateurs du festival du théâtre de verdure, aux visiteurs du jardin Shakespeare. Une proposition qui fait écho, dans un premier temps, aux mouvements artistiques communs aux arts plastiques et aux arts du spectacle vivant, ceux du naturalisme et du réalisme qui débute à la fin du 19ème siècle.

À cette époque, certains artistes ont cherché à imiter, à reproduire la nature avec le plus de réalisme possible. Mais peut-on vraiment imiter la nature ? Faire mieux qu’elle ?

Ces deux propositions sont un dialogue entre mon travail artistique, la reproduction d’arbres avec un biais humain délibéré, et ce lieu de nature et de spectacle. Ces reproductions biaisées cherchent, dans un second temps, à convoquer chez le spectateur le souvenir de la rencontre sensorielle avec l’arbre, symbole de nature, mais il lui manque quelque chose qui le frustre.

Les œuvres sont installées dans ce jardin, à découvrir au gré d’une balade dans les allées, comme des éléments de décor, avec un réalisme contre nature.

En parallèle, du 26 juillet au 8 septembre, Contre Nature #2 est une suite proposée dans le parc Sainte Périne.

ARBRE TOURBILLON : Les arbres poussent-ils en tourbillon ?

Les arbres ont une mémoire et racontent leurs histoires à travers leurs formes. Dans le jardin Shakespeare, ils se rappellent la tempête de décembre 1999 qui a laissé des traces encore visibles aujourd’hui chez certains. Ce jour-là, ça tournait, ça tournait….

ARBRE BLEU : Les arbres ont-ils besoin du soleil pour exister ?

L’écorce d’un arbre fait entièrement partie de son identité. Nous pouvons l’identifier par son feuillage mais aussi sa peau. Cette écorce peau est comme une empreinte digitale, unique. Pour chaque arbre, elle révèle son parcours de vie, voir ses accidents de parcours.

Cet arbre bleu a perdu son identité originale, son écorce. Mais à l’aide d’un procédé de type photographique (cyanotype) et l’effet des ultra-violets émis par le soleil, il a pu en retrouver une nouvelle. Telle une personne tatouée qui choisit de recouvrir son corps d’encre, cette impression d’écorce (à partir d’une photo d’un autre arbre du jardin du Pré Catelan) sur son propre corps de Paulawnia a permis à cet arbre bleu de s’approprier un nouveau marqueur identitaire.

ARBRE TRANSPARENT : Les arbre sont-ils transparents ?

Essayer de reproduire l’aspect des arbres en changeant leur matière et leurs couleurs, quelle bizarrerie ! A la place de la chaleur du bois, l’arbre est devenu transparent comme du verre, fragile et cassable.

Le but de l’art, dans son processus d’observation de son environnement, puis de création n’est-il pas de générer ou de reproduire des émotions semblables auprès des spectateurs ?

Qui n’a pas ressenti une émotion en passant sa main sur l’écorce d’un arbre dans un jardin ou en se promenant dans une forêt silencieuse ? Comment se constituent nos sens, à partir de quels éléments sensoriels ? Et lorsqu’il y a un biais, l’émotion reste-t-elle identique ?

ARBRE NUMÉRIQUE : Les arbres ont-ils leur avatar ?

Autre tentative de reproduire l’aspect d’un arbre, d’une forêt en mouvement à l’aide des nouvelles technologies. Cette forêt artificielle vit à un autre rythme, celui du numérique avec une fréquence de rafraichissement de 120 Hz.

Cette forêt écran constituée d’un tronc de Tilleul découpé en tranches impose un mur hypnotique aux spectateurs. Les images qui y sont projetées de façon arythmique proviennent de feuillages présents dans le jardin Shakespeare.

De ce fait, ne pouvons-nous pas dire que cette forêt numérique est un peu un avatar de ce magnifique jardin qui l’entoure ?

ARBRE CHARBON : Les arbres repoussent-ils après un incendie ?

La forêt brûle. Il y a urgence à la reconstituer. La puissance industrielle peut-elle nous aider dans ce projet ? En replantant du charbon de bois et un peu d’engrais, cela peut peut-être fonctionner ?